bright eyes, feist, magic numbers – live au capitol center for the arts (concord) – 23 novembre 2005

qu’est ce qui pourrait nous pousser à conduire 1h30 par une température négative, pour rejoindre concord, new hampshire, la veille de thanksgiving, journée orange ou rouge pour astute bison? une triple affiche plutôt tentante au capitol center for the arts: les magic numbers, feist et bright eyes. ils pourraient pas venir jouer à boston, non? hé bien non, car conor oberst refuse de se produire dans des salles affiliées au réseau clear channel, dont il estime qu’il exerce un monopole sur les salles de concert aux usa. soit, on poussera donc jusqu’au new hampshire.

assis au balcon d’une salle dont les ouvreuses étaient manifestement peu habituées aux concerts de rock, decorée du plus beau rococo rouge tendance égyptienne, nous constatons que la moyenne d’âge avoisine les 17 ans. une pensée émue pour tous ces parents qui doivent se faire un sang d’encre pour leurs rejetons – qui s’en tapent – venus pleurer devant la star emo!

feist

la baffe de la soirée pour moi, c’etait feist. j’appécie son album let it die sans en être complètement fou, mais sur scène, c’était un choc. leslie feist joue de la guitare, accompagnée par une formation guitare-basse-batterie d’une grande finesse. j’ai énormément aimé son jeu au son très travaillé, variant du clair au saturé selon l’intensité de l’attaque. sa voix, à elle toute seule, est déjà une merveille, assurée mais pas à l’abri d’une fêlure. elle a parfois joué seule, à l’occasion accompagnée d’une pédale pour sampler ses boucles de guitares. ce mélange, et tous ces morceaux, dont une superbe reprise de ron sexmith, et le tube mushaboom (en duo avec conor oberst) m’ont laissé bouche bée et m’ont rappelé le meilleur de pj harvey, mais aussi de dominique a. beaucoup de frissons, un des plus beaux concerts que j’ai vu depuis longtemps, encore!


feist – anti-pioneer (live au bazaar curieux en 2004)

the magic numbers

la première partie était assurée par les magic numbers, surgis d’angleterre, où ils rencontrent je crois pas mal de succès. ici aux états-unis ils n’ont pas encore autant percé mais je pense que ça ne saurait tarder: comment résister à leurs petites merveilles de pop aux mélodies et harmonies vocales so british? le groupe est composé de romeo stodart et sa soeur michele, et d’angela gannon et son frère sean. l’alchimie vocale et musicale fonctionne aussi bien sur scène que sur disque, avec en bonus un signe qui ne trompe pas: quand les musiciens chantent, alors qu’ils n’ont même pas de micro, c’est que ça se passe bien et qu’ils sont heureux d’être là.

plus qu’un jour pour écouter pod en stock spécial magic numbers! trop tard.

bright eyes - concord - capitol center for the arts - nov 24 2005

conor oberst, tête pensante de bright eyes, aurait pu passer la soirée à se gratter le nez, il aurait été autant applaudi. c’est étrange de voir à quel point certains fans sont investis dans leur amour du “nouveau dylan” – titre un peu excessif sans doute, je pencherai plutôt pour un possible successeur de neutral milk hotel. je ne peux d’ailleurs m’empêcher de m’interroger sur la façon dont conor oberst (personnage romantico-maladroit-mal dans sa peau) ressent cette énorme attention qui se porte sur ses moindres faits et gestes. il fait souvent preuve d’ironie à ce propos, déclarant sur scéne : i will sing happy birthday to you for one dollar.

toujours est-il que le concert était vraiment réussi. le groupe comportait sept membres dont une harpiste et des cuivres, et j’ai trouvé la set list particulièrement bonne, beaucoup de morceaux plus anciens comme something vague et sunrise/sunset (du lp fevers and mirrors), ou bien you will, bowl of oranges (de lifted), sans oublier quelques sommets de son album folk sorti en 2005 (i’m wide awake it’s morning), notamment lua, first day of my life (avec le public qui chante à l’unisson comme au concert de patrick) et un old soul song qui m’a énormement plu avec des envolées de cuivres et des cris (de conor et du plublic) tout à fait réjouissants. c’était le dernier concert de la tournée, curieusement la dernière fois que j’avais vu bright eyes à paris en juin 2004, c’était également le bout de la piste. c’est dingue la vie parfois.


bright eyes – old soul song (live au festival coachella en 2004)

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