entre freezer et taxi

la semaine dernière une dame de somerville, dans la banlieue de boston, a révélé un secret à sa famille avant de rendre son dernier souffle.

mes petits, votre papa n’est pas mort dans un accident de voiture il y a quatorze ans, comme je vous l’avais dit. en réalité, c’est moi qui l’ai assassiné, et je l’ai mis dans un freezer. comment ça vous ne me croyez pas? voyez vous-même, le freezer est chez un garde meubles, je l’ai scellé comme j’ai pu.

bien entendu les enfants ont tout raconté à la police et le freezer s’est retrouvé dans les gros titres de la presse écrite et télévisée. les employés du garde meubles ont concédé que oui, en effet, une odeur curieuse s’en dégageait.

dans tout le massachusetts, comme à new york city, il est interdit par la loi de fumer dans les restaurants, les clubs, les bars. ça n’a pas dérangé ce vieux damon gough, qui a grillé clope sur clope lors du concert de badly drawn boy vendredi soir au avalon. le videur à l’entrée, devinant notre nationalité, nous a remercié de les avoir aidé pendant la révolution. personnellement j’ai rien fait, mais c’est sympa.

badly drawn boy a fait deux sets, à l’ancienne, comme au temps des groupes cachetonnant dans les bars. le premier set était consacré à son dernier album, et le deuxième revisitait tous les disques plus anciens. un violoncelle, un violon et une flûte traversière accompagnaient son groupe, et il a été très bavard entre chacune de ses merveilleuses chansons. il a notamment raconté son amour pour la chanson thunder road de bruce springsteen, qui a changé sa vie. son fils se prénomme oscar bruce en hommage au boss, et il a avoué avoir essuyé quelques larmes lorsque springsteen, de passage a manchester, a dédié cette chanson au petit oscar bruce. damon gough porte comme à l’accoutumée bonnet, barbe et cheveux longs, et prouve qu’on peut avoir l’air de rien et avoir l’air d’une star.

le lendemain, il doit jouer à new york et se réjouit d’y retrouver ses parents, qui viennent aux usa pour la première fois.

au multiplexe loews, on a vu la bande annonce du prochain film de wes anderson, avec bill murray et une vieille tripotée de nos stars favorites, ça promet, surtout si vous êtes fans du beau nez rouge du commandant cousteau, car ça se passe en mer.

ensuite une annonce indique qu’il est interdit de filmer le film, ou même d’en prendre des photos, et que des employés munis de lunette de vision nocturnes font la tournée des salles. si on se fait prendre, dehors! c’est donc au péril de ma vie que j’ai volé quelques clichés qui titilleront peut-être les neurones de deux de mes amis expatriés.

le film, quant à lui, est un exercice de déconstruction qui connaît ses moments les plus puissants quand émerge la figure renversante d’un ange déchu: bridget jones, dont les images parlent d’elles-mêmes.

un fragment d’americana pendant un trajet en taxi, c’est ce qui est arrivé à mon collègue argentin sur le chemin de l’aéroport. partager une cigarette avec le chauffeur avant de partir, c’est plus qu’il n’en faut pour devenir presque intimes.

tu sais, il faut amener ta femme a atlantic city, lui dit le chauffeur moustachu. tu lui donnes 40 dollars pour s’éclater au casino, voilà qui lui remontera le moral, moi je te donne tous les trucs pour gagner au black jack pendant le chemin, tu vas voir. soit.

ah mais attention, je suis chauffeur de taxi à boston mais c’est pas mon vrai méti bon? oui, en fait je suis acteur et réalisateur en californie. je cherche un financement pour mon prochain film. ton entreprise, là, vous ne faites pas dans la philantropie artistique? heu, non, je ne crois pas, mais qu’est ce que vous faites comme films? ah et bien par exemple, le titre du dernier que j’ai tourné c’est ice cream. vraiment? oui, oui, c’est un titre tellement innocent, tu ne trouves pas? euh oui, ou bien plutôt le contraire…

jeudi c’est thanksgiving, si le coeur vous en dit vous pouvez tenter l’ultime expérience culinaire: le turducken, turkey-duck-chicken, comme son nom l’indique c’est un poulet, dans un canard, dans une dinde. succès garanti, et happy holidays.

5 thoughts on “entre freezer et taxi

  1. Francky

    Dois je comprendre que je suis le seul qu’ai pas assez de couilles pour les photos pendant le cine ? Je vous promet un "pay respect to the king" d’ici peu…et ca vaut 1000 points !

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  2. arnaud b

    fais quand même gaffe francky, on voudrait pas te voir 5 ans en taule pour avoir pris un tel risque. mais j’ai trop hâte de voir le roi dans ses fameuses bulles !

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