vu le week-end dernier a boston (ouais, la frime, ouais), lost in translation, nouveau film de sofia coppola (son premier film était the virgin suicides), avec bill murray et scarlett johansson (ghost world).
ça se passe à tokyo, dans un grand hôtel aux alentours de shibuya.
bob est un acteur américain au milieu de sa vie et de sa carrière, qui a atteint un plateau. il est coincé à l’hôtel quelques jours pour tourner des publicités pour les alcools suntory.
charlotte est une très jeune mariée américaine, accompagnant son photographe de mari au japon, elle dispose de temps puisqu’elle vient de finir ses études de philosophie à yale.
il est perdu. perdu dans sa vie familiale à laquelle il se raccroche par des fax et des coups de téléphones déphasés. perdu dans sa carrière, ayant accepté à regret de cachetonner vite fait bien fait pour les publicitaires.
elle est perdue. perdue suite à son mariage récent, dans lequel elle ne se reconnaît déjà plus. perdue dans sa vie professionnelle qui n’a pas encore commencé. perdue même avec son mari.
dans ce lieu de passage qu’est le grand hôtel, ils se rencontrent, d’abord au hasard d’un verre au bar, d’un voyage en ascenseur ou d’un bain de minuit à la piscine des jet-laggés.
ils sont tous deux perdus dans tokyo les yeux remplis des lumières de shibuya, de ces inscriptions qu’ils ne comprennent pas.
et donc ils se trouvent. alors se noue une intimité très particulière. ils profitent ensemble de moments très japonais. le karaoke, le shabu-shabu au restaurant.
jusqu’au moment toujours repoussé du départ.
il se passe quelque chose de simple et de fort entre ces inconnus, dans ce lieu tellement impersonnel qu’est l’hôtel.
ainsi c’est parfois quand on est seul et loin de tous ses repères, que s’écoulent des instants d’une inoubliable intensité.
c’est un regard finalement assez classique qui est posé sur tokyo, une impression urbaine d’écrasement émerveillé et de décalage culturel qui est très bien rendue par de longues scènes d’exposition diurnes et nocturnes.
c’est toujours un plaisir de voir la foule traverser shibuya, les petits parapluies en plastique, la tokyo tower (comme une tour eiffel rouge), les écrans géants et les néons.
les scènes d’intérieur de chambre d’hôtel sont particulièrement réussies, dans différent registres. les deux acteurs principaux sont bons, le rythme est bon, les plans flous sont bons.
la bande originale est un sans faute, et contribue au bonheur de voir ce film. en plus de classiques (my bloody valentine, jesus and mary chain) et de quelques artistes de chez record makers tien tellier, phoenix, air – que sofia coppola avait déjà choisis pour son film précédent), il est à noter que ce film nous livre les premiers morceaux finis et sortables de kevin shields depuis loveless (déjà 12 ans ! je me souviens avoir prêté ce disque à un ami qui me l’avait ramené illico en me disant : je crois que ton cd est cassé, il ne tourne pas à la bonne vitesse). alors ok c’est pas encore le retour de my bloody valentine mais c’est toujours ça, d’autant que les morceaux, en tout cas dans ce contexte-là, sont bien réussis.
bref, j’ai déjà hâte de revoir tout ça.
Je ne sais plus où j’ai lu ça mais il semble que les morceaux de Kevin Shields ne soient que d’anciens enregistrements qu’il a juste terminé. Bon c’est mieux que rien.
en fait c’est my bloody valentine qui doit re-enregistrer ou finir des morceaux de glider voir ce lien sur pitchfork