sur les traces de kenzie et gennaro: downtown crossing


J’ai pris le métro jusqu’à Downtown Crossing, grimpé quelques marches qui n’avaient pas connu le jet depuis les années Nixon, et débouché dans Washington Street. Downtown Crossing est l’ancien quartier commerçant, avant qu’il y ait des centres commerciaux et autres galeries marchandes, quand les magasins étaient des magasins et non des boutiques. […] La circulation est interdite sur trois pâtés de maisons à Washington Street, là où se trouvent la plupart des magasins, de sorte que les rues et les trottoirs grouillent de monde: des gens qui vont faire des courses, des gens qui en reviennent, et surtout des gens qui traînent. Des charrettes de marchands ambulants s’alignaient devant Filene’s, et le trottoir y était bondé d’adolescentes et d’adolescents, noirs et blancs, appuyés aux vitrines, qui se moquaient des passants adultes; quelques couples se roulaient des pelles avec le désespoir de ceux qui ne partagent pas encore de lit.

dennis lehaneun dernier verre avant la guerre


downtown crossing

mais ce matin là, il n’y avait pratiquement personne à washington street. et le barnes & nobles, où kenzie avait rendez-vous avec socia, a fermé.

downtown crossing

le ticket de charlie

charlie

le métro de boston (appelé le t) a le privilège d’être le plus vieux métro des états-unis. ça en fait également l’un des moins rapide par endroits, et les voitures de la ligne verte semblent sorties d’un autre âge. sa tarification était jusqu’à il y a peu principalement à base de token, un jeton en métal que l’on glissait dans une machine pour faire fonctionner un tourniquet, archaïque mais efficace. depuis un an, la mbta, compagnie qui gère le métro ici, mène le déploiement d’un nouveau système de tarification et de paiement, dont le support est une carte, en papier ou en plastique, que l’on glisse dans une machine. comme à new york, en somme. ce déploiement est long, complexe et confus. certaines stations sont équipées du charlie ticket, puisque c’est son nom, d’autre en sont encore au token. les premières charlie card n’étaient pas rechargeables. les machines pour obtenir les cartes sont d’une ergonomie inexistante. bref, tout les usagers du t sont en rogne depuis 12 mois, voir par exemple bostonist, qui n’est pas tendre avec charlie. les tarifs ont bien entendu tous été modifiés aussi. chaque fois que je me déplace en métro, j’oublie si j’ai déjà un ticket sous la main, ou bien si je dois avoir un token, résultat, je me retrouve avec 36 charlie tickets sur mon étagère, contenant chacun un irrécupérable dollar. ci-dessous, une photo prise dans une voiture de la ligne rouge: une pub pour la compagnie ita: “we’ve got a big, difficult, mind-bending software problem to solve”, détournée par un petit malin: “it’s the mbta automated fare collection system”.

charlie