les pixies – live à boston, au avalon ballroom le 9 décembre 2004

franck black francis
joey santiago
david lovering
kim deal

quelques photos maladroites pour résumer une soirée que, mine de rien, j’attendais depuis plus d’un an. d’abord on pensait qu’ils ne passeraient pas à boston même, et faute de voiture, pas possible d’aller les voir ailleurs dans la région. et puis jeudi dernier, la mailing liste de leur site pas officiel lâche l’info: tickets en vente samedi à midi, pour un concert au avalon jeudi soir. à 11h55 je commence à appuyer sur f5 toutes les microsecondes et ça marche, j’arrive à en avoir deux et à engraisser ces salauds de tickermaster d’un convenience fee indécent. à midi deux, sold out. jubilation et anticipation.

jeudi soir donc, pas mal de queue pour une will call line from hell, nous entrons a 19h45 dans une salle comble et électrique. on se place en haut, d’où on voit à peu près, mais où l’on est loin des zélés fans. à 20h, les pixies montent sur scène. clameur de la foule, black francis explique qu’ils n’ont pas préparé de set list. ce sera la seule fois de la soirée qu’il s’adressera au public. kim remerciera une fois, mais c’est tout. et le pire, c’est qu’on s’en tape. ils ont enchainé tube sur tube comme des malades, à 100 à l’heure. ouvert avec debaser, puis u-mass. mon tiercé de la soirée, je pense que c’était vamos, is she weird, planet of sound. comme prévu on a tous chialé pendant where is my mind, franck black est toujours le meilleur crieur du monde, joey santiago joue toujours les riffs imparables que j’ai tant de fois essayé avec plus ou moins de succès de reproduire à la guitare, kim deal fume et sourit toujours et a joué un gigantic énorme, et david lovering tape comme un bûcheron. bref, c’était mortel, c’était 80 minutes de bonheur et de fontaine de jouvence.

quelques bémols quand même. je reste un peu circonspect sur le choix de here comes your man pour l’unique rappel, car j’avoue, je me demande ce que les gens lui trouvent à cette chansonnette, elle est pas mal d’accord mais on s’en fout de here comes your man, vous voulez pas nous jouer un autre comme rock music ou the happening ou stormy weather? hein?

on sait qu’ils se sont reformés en partie pour la thune, ils ne s’en cachent pas, et ressortent leur répertoire passé sans s’encombrer de la moindre nouvelle chanson (bien qu’il en aient enregistré deux, une pour shrek 2, pas retenue, et pas démente, et une pour un tribute à warren zevon, plutôt réussie). au moins ils ne sont pas hypocrites et ont annoncé la couleur, et ça m’est égal, je voulais les voir quand même, non de non! cette reformation me rappelle la chanson kyle quit, de tenacious d (groupe de jack black et kyle gass), je l’ai mise dans la radio qui pose une bonne question : what are we gonna do with all the cash? smoke hash? throw a big old bash?

un peu surpris par le relatif manque d’enthousiasme des premiers rangs. personne ne monte sur la scène pour sauter, personne ne se rentre dedans, tout juste un battement de tête. soit.

sur le forum du site pas officiel, beaucoup de gens se sont plaint que avalon est un mauvais choix, mauvaise salle, ferme trop tôt pour se trmer en club après les concerts… c’est pourtant un de mes endroits favoris ici. une bonne taille pour les groupes connus, chouette déco, je peux y aller à pied, et pas être explosé au boulot le lendemain. peut-être qu’à l’époque où j’ai découvert les pixies, j’aurais aussi trouvé qu’un concert plié à 22h, c’est trop nase.

bye bye

la set-list
debaser :: u-mass :: isla :: river euphrates :: cactus :: is she weird :: mr. grieves :: i bleed :: crackity jones :: something against you :: hey :: caribou :: broken face :: monkey gone to heaven :: dead :: velouria :: planet of sound :: wave of mutilation (uk surf) :: in heaven :: where is my mind? :: nimrod’s son :: holiday song :: vamos :: gouge away :: #13 baby :: tame :: gigantic :: here comes your man

votre honneur

jury dutyje les imaginais, devant moi, les john cage, les richard fish, les ally mac beal, après tout on est à boston.

je m’y voyais déjà, tel john cusack dans runaway jury, à devenir copain avec tout le monde pour mieux me les mettre dans la poche.

j’ai été sollicité pour remplir mon devoir civique: siéger dans un jury. il parait que les autorités piochent dans les registres des permis de conduire, comme j’en ai un tout frais, statistiquement ça devait arriver.

mais faut pas rêver, c’est pas demain la veille qu’un non résident pourra faire partie d’un jury… dommage, je crois que l’expérience aurait été… intéressante…

jury duty

cet homme a battu le record de gains au jeopardy!

ken jenningsvous connaissez tous le jeopardy!, ce quizz télévisé originaire des usa, ou l’on doit formuler les réponses comme des questions, enfin, je veux dire… bref. c’était philippe risoli qui le présentait en france. je me souviens m’être interrogé sur le sens de ce mot pendant assez longtemps. le jeu existe aux usa depuis 1964 et passe tous les soirs à 19h30, après la roue de la fortune, sur abc. depuis 2003 et un changement de règle, un candidat est autorisé à revenir tant qu’il gagne, et pas seulement 5 fois consécutives comme avant. le gagnant actuel est là depuis le 23 juillet 2004. il se nomme ken jennings (né en 1974, software engineer). et a déja empoché près de 2 millions et demi de dollars. j’ai regardé quelques épisodes, et cet homme est une machine. il répond aux énigmes dans l’ordre, en commencant en haut à gauche du tableau et en terminant en bas à droite. il aime les multiples de 5000 dollars. ses concurrents son bien chanceux s’ils arrivent à obtenir ne serait-ce que l’opportunité de répondre à une ou deux énigmes. ils terminent presque toujours avec des gains 10 fois inférieurs aux siens.
cependant on murmure que ken a perdu, depuis une fuite lors de l’enregistrement au mois de septembre. c’est mardi soir, 30 novembre, que sera diffusé l’épisode au cours duquel le roi tombe de son trône.
il est intéressant de noter que tout cela fait de ken jennings une célébrité. regardez un peu la longueur de l’article qui lui est consacré sur wikipedia. il a même une fiche sur imdb. et bien sûr il y a des blogs exclusivement consacrés à ken jennings. d’ailleurs, la première fois que j’ai entendu parler de lui, c’est chez jason kottke, un de ceux qui a révélé la fin de l’histoire. un autre effet de bord de cette attention: les audiences de jeopardy cartonnent et c’est la première fois qu’elles dépassent celles de la roue de la fortune. est-ce-qu’on préfère voir la victoire ou la possibilité de défaite? mystère!

update:
ken a bel et bien perdu le 30 novembre, ah!
jason kottke, qui avait donc livré l’info et aussi, en avance, un enregistrement audio du moment où ken jenning a perdu, a eu quelques problèmes légaux avec sony (jeopardy est producteur ou propriétaire du concept, je n’arrive pas à savoir exactement).

la dinde de thanksgiving: c’est mary

hier soir finale du bachelor, édition usa. beaucoup d’émotion bien sûr, tu comprends c’est tellement difficile de devoir dire au revoir à une de ces demoiselles au physique intelligent, elle va avoir le coeur brisé, mais en même temps je ne peux pas passer une seule seconde supplémentaire sans que toi, tu sois ma femme, ma partenaire, poils au .

byron, 40 ans, est le bachelor. pêcheur de bar professionnel depuis 13 ans (champion du monde en 1990 et 1996), il se décrit lui-même comme un incurable romantique. il ne lui tarde qu’une chose (mis à part attraper un bar de 200 pounds): se marier et avoir une famille.
il a déja donné une fois, et indique que c’est définitivement mieux d’être marié que célibataire. nous voilà rassurés. il cherche une femme avec qui il aura une connexion mentale plutôt que physique, bien entendu. il habite, et c’est bien pratique, au bord d’un lac près de las vegas. il aime faire du vélo, de la marche, et regarder the weather channel.

mary, 35 ans, vient de floride où elle est sales manager. elle aime le sport, chanter, danser la vie, et les arts martiaux. elle a participé à la saison précédente du bachelor, c’est pour vous dire si elle en veut. son coeur a été déja deux fois brisé. pourtant, elle est prête depuis toujours. c’est juste qu’elle n’a pas encore trouvé le bon.

ça nous change de steven, portier de restaurant urbain et new-yorkais. ici, le bachelor est un homme mur, qui aime vivre dehors, coiffure nuque longue et teint buriné. un côté back to the roots, quoi.
en tout cas on leur souhaite une bonne lune de miel et d’avoir plein de petits poissons!

entre freezer et taxi

la semaine dernière une dame de somerville, dans la banlieue de boston, a révélé un secret à sa famille avant de rendre son dernier souffle.

mes petits, votre papa n’est pas mort dans un accident de voiture il y a quatorze ans, comme je vous l’avais dit. en réalité, c’est moi qui l’ai assassiné, et je l’ai mis dans un freezer. comment ça vous ne me croyez pas? voyez vous-même, le freezer est chez un garde meubles, je l’ai scellé comme j’ai pu.

bien entendu les enfants ont tout raconté à la police et le freezer s’est retrouvé dans les gros titres de la presse écrite et télévisée. les employés du garde meubles ont concédé que oui, en effet, une odeur curieuse s’en dégageait.

dans tout le massachusetts, comme à new york city, il est interdit par la loi de fumer dans les restaurants, les clubs, les bars. ça n’a pas dérangé ce vieux damon gough, qui a grillé clope sur clope lors du concert de badly drawn boy vendredi soir au avalon. le videur à l’entrée, devinant notre nationalité, nous a remercié de les avoir aidé pendant la révolution. personnellement j’ai rien fait, mais c’est sympa.

badly drawn boy a fait deux sets, à l’ancienne, comme au temps des groupes cachetonnant dans les bars. le premier set était consacré à son dernier album, et le deuxième revisitait tous les disques plus anciens. un violoncelle, un violon et une flûte traversière accompagnaient son groupe, et il a été très bavard entre chacune de ses merveilleuses chansons. il a notamment raconté son amour pour la chanson thunder road de bruce springsteen, qui a changé sa vie. son fils se prénomme oscar bruce en hommage au boss, et il a avoué avoir essuyé quelques larmes lorsque springsteen, de passage a manchester, a dédié cette chanson au petit oscar bruce. damon gough porte comme à l’accoutumée bonnet, barbe et cheveux longs, et prouve qu’on peut avoir l’air de rien et avoir l’air d’une star.

le lendemain, il doit jouer à new york et se réjouit d’y retrouver ses parents, qui viennent aux usa pour la première fois.

au multiplexe loews, on a vu la bande annonce du prochain film de wes anderson, avec bill murray et une vieille tripotée de nos stars favorites, ça promet, surtout si vous êtes fans du beau nez rouge du commandant cousteau, car ça se passe en mer.

ensuite une annonce indique qu’il est interdit de filmer le film, ou même d’en prendre des photos, et que des employés munis de lunette de vision nocturnes font la tournée des salles. si on se fait prendre, dehors! c’est donc au péril de ma vie que j’ai volé quelques clichés qui titilleront peut-être les neurones de deux de mes amis expatriés.

le film, quant à lui, est un exercice de déconstruction qui connaît ses moments les plus puissants quand émerge la figure renversante d’un ange déchu: bridget jones, dont les images parlent d’elles-mêmes.

un fragment d’americana pendant un trajet en taxi, c’est ce qui est arrivé à mon collègue argentin sur le chemin de l’aéroport. partager une cigarette avec le chauffeur avant de partir, c’est plus qu’il n’en faut pour devenir presque intimes.

tu sais, il faut amener ta femme a atlantic city, lui dit le chauffeur moustachu. tu lui donnes 40 dollars pour s’éclater au casino, voilà qui lui remontera le moral, moi je te donne tous les trucs pour gagner au black jack pendant le chemin, tu vas voir. soit.

ah mais attention, je suis chauffeur de taxi à boston mais c’est pas mon vrai méti bon? oui, en fait je suis acteur et réalisateur en californie. je cherche un financement pour mon prochain film. ton entreprise, là, vous ne faites pas dans la philantropie artistique? heu, non, je ne crois pas, mais qu’est ce que vous faites comme films? ah et bien par exemple, le titre du dernier que j’ai tourné c’est ice cream. vraiment? oui, oui, c’est un titre tellement innocent, tu ne trouves pas? euh oui, ou bien plutôt le contraire…

jeudi c’est thanksgiving, si le coeur vous en dit vous pouvez tenter l’ultime expérience culinaire: le turducken, turkey-duck-chicken, comme son nom l’indique c’est un poulet, dans un canard, dans une dinde. succès garanti, et happy holidays.