elliott smith nous quitte à 34 ans
je me souviens d’un concert à la cigale
c’était presque les 20 ans de la mort de john lennon
il avait chanté jealous guy
ça m’avait retourné, comme aujourd’hui
relevons le niveau
-
vendredi dernier, nous avons eu la chance d’être convié à la répétition générale de la pièce suivante:
p.#06 paris – tragedia endogonidia – vi episode
de romeo castellucci (mise en scène), chiara guidi (composition dramatique, sonore et vocale), claudia castellucci (trajectoires et écritures) et scott gibbons (musique originale).
ça avait lieu à l’odéon – théatre de l’europe. le bâtiment du 6e arrondissement étant en travaux jusqu’en 2005, c’est aux ateliers berthier que les représentations ont lieu.
le moins qu’on puisse dire c’est que ça m’a intrigué. déjà on était embêté car on se disait qu’une pièce en italien ne serait pas facile à comprendre, même surtitrée. on s’est rapidement aperçu que ce n’était pas grave : la pièce est muette. ce n’est pas pour autant qu’on a compris quoi que ce soit. apparemment il y avait beaucoup de symboles, mais je n’en ai compris aucun.
voici un florilège des événements marquants de la soirée: une chèvre, deux croupes de chevaux, des machines à laver, des policiers, un arc en ciel, un dragon, un jésus, des musiciens qui ne jouent pas, une ménagère qui se masse les seins pendant la moitié de la pièce, le général de gaulle, et, last but not the least, trois voitures qui sont tombées sur la scène, des chutes de 10 mètres quand même, c’est impressionnant.
c’était intéressant et assez ludique, je pense cependant que je manque de toutes les références nécessaires pour apprécier un tel spectacle à sa juste valeur.
un peu de politique maintenant: voici un questionnaire qu’on nous a remis à l’entrée du spectacle. vous avez deux heures.
l’intermittence: testons nos connaissances!
connaissez-vous des intermittents à la retraite ?
savez-vous comment a été calculé le déficit de l’unedic ?
pourquoi les intermittents fraudent-ils en travaillant plus que ce qu’on les paye ?
aimeriez-vous être considéré comme chômeur en travaillant parfois 50 heures par semaine ?
pourquoi les entreprises du spectacle fraudent-elles en profitant des indemnités des intermittents ?
pensez-vous que les intermittents sont payés quand ils écrivent, cherchent la production, cherchent des diffuseurs et communiquent sur leurs spectacles ?
qu’est-ce qui a rendu possible l’exception culturelle française ?
pourquoi la télévision emploie-t-elle autant d’intermittents et pourquoi ne sont-ils pas en grève ?
pourquoi le budget de la culture n’atteint-il toujours pas 1% du budget de l’état ?
est-ce que la décentralisation va encourager partout les élus à soutenir une création française audacieuse ?
savez-vous pourquoi le protocole du 26 juin va vider de son sens le statut d’intermittent et faire disparaître une bonne partie d’entre eux ?
à votre avis le protocole du 26 juin est-il anticonstitutionnel ?
pourquoi les intermittents aidés par le syndicat de la magistrature ont-ils porté plainte, après la demande d’agrément, pour faux et usage de faux contre les signataires ?
plutôt que d’avoir une idée faite sur le problème de l’intermittence, essayons de répondre à chacune de ces questions.
odéon sos – soutien de l’odéon aux statuts des professionnels du spectacle.
alerte vedette
- je savais que son studio était dans le coin où je travaille.
je me disais: mais quand c’est que je le croise, nom de nom!
ça y est: yann tiersen est venu manger au restau vietnamien en même temps que moi.
veste beige en laine, barbe de deux jours et boucles d’oreille.
trash tv update
-j’ai pas mal regardé la starac et aussi popstars, je suis fan, vous le savez.
hier soir quelques intermittents du spectacle ont osé interrompre la star academy. voilà qui ne manque pas de courage.
la nouvelle mode commune aux deux, c’est de danser pieds nus, alors pourquoi, mystère, ça fait peut-être plus proche des sensations, tu vois, par contre c’est sans doute pas très bon pour l’hygiène. est-ce-que le plateau du prime à la plaine-saint-denis est verrue-proof ?
cette année dans popstars, il y a des garçons et des filles, d’accord, il y a donc lucas. lucas, il a vingt huit ans, il a des rouflaquettes, il joue de la guitare sèche, il est auteur-compositeur-interprète, autant dire qu’on s’identifie un petit peu, en tout cas moi. quand il passe l’audition, c’est un peu moi qui stresse aussi, quand il chiale je compatis, tout ça.
sauf qu’une fois pendant les délibérations du jury, pour détendre l’ambiance il a joué de la guitare et fait chanter les gens. vous savez pas ce qu’il a joué ? hallelujah, version jeff buckley (d’après john cale d’après leonard cohen). voir cette horde d’hormones scander cette chanson, malgré tout, ça m’a fait bizarre, ouais. un peu déplacé, quoi. en plus très ambigu par rapport à la religion.
ils ne connaissent peut-être pas la chanson, pareil pour la majorité des téléspectateurs. donc quand on les entend chanter hallelujah hallelujah, on peut croire que c’est une sorte de cantique ou une chanson religieuse. alors qu’en fait pas du tout, c’est juste une tuerie de jeff buckley. d’ou confusion. enfin bon.
après avoir viré les fortes têtes, les gros, les sdf, je pense que c’est bientôt le tour de lucas mais il sortira un disque solo. c’est qu’il a son truc à lui, le bougre.
mention spéciale à miroslava, le coach vocal des filles. cette ulrika von glott est tout sourire et pleure comme une madeleine pendant toutes les évaluations. elle est vraiment trop sensible.
les gens qui montent et qui produisent popstars sont des orfèvres. ils savent comment retenir les gens de mon âge qui regardent: grâce au second degré bien sûr, mais aussi avec les musiques de fond. ils n’hésitent pas à nous coller electric soft parade, craig armstrong, des trucs assez éloignés de l’univers ultra formaté qu’ils construisent semaine après semaine.
producteur de popstars, un super boulot ?
toujours dans le même registre, le premier album de thierry amiel est sorti. quelques chansons écrites par lionel florence, ça devrait bien marcher pour lui. le disque s’intitule “paradoxes”, le premier de ceux-ci étant qu’il n’ait pas gagné la finale de a la recherche de la nouvelle star, bien sûr! il y a aussi des reprises de grands classiques sur son disque : les mots bleus, avec le temps, je suis malade, l’aigle noir, amsterdam, quand on n’a que l’amour… il ne les chante pas plus mal que la plupart de ceux qui s’y risquent, et si ça peut amener des petits gars à écouter brel, ferré et christophe, je dis bravo.
vu mystic river, le dernier film de clint eastwood, très réussi. d’habitude on se plaint que les films américains nous collent toujours une morale simpliste à la fin, mais là, ce n’est pas le cas, et ça met un p à l’aise. c’est bon d’être remué.
punaise ça me désole de faire des posts si long et sans intérêt à propos de popstars.
où est ma colère, maaaaaaaaaa colère
-hier soir au café de la danse : damon & naomi puis francoiz breut.
pour ouvrir la soirée, damon & naomi présentaient leur album à venir. ces américains ayant élu domicile à boston faisaient partie de galaxie 500. depuis 1992, ils ont sorti 5 albums dont un en collaboration avec le guitariste du groupe japonais ghost, que je vous recommande! c’est un de mes groupes favoris dans le registre folk intimiste. ce n’est pas toujours très varié mais sur chacun de leurs disques il y a quelques perles.
beaucoup de nouveaux titres lors du concert donc, toujours dans leur style personnel folk, calme et doux. leurs voix magnifiques, tantôt les lignes de basse très mélodieuses, tantôt l’orgue de naomi se mélant à la guitare folk de damon. qui parle très bien français d’ailleurs et nous a donc fait part de quelques anecdotes concernant les morceaux. on a aussi eu droit à une magnifique reprise de tim buckley, dédiée à robin guthrie qui était dans la salle à ce que j’ai compris. damon ressemble un peu à ryan, le coloc de mon frère (mais pas sur cette photo).
ensuite, françoiz breut, qui présentait elle aussi quelques nouveaux morceaux et un florilège des anciens, épaulée par boris gronemberger à la guitare et sacha toorop à la batterie. ce concert fut également le théatre de quelques collaborations : yann tiersen et philippe katerine pendant les rappels, mais aussi les deux frère herman düne : andré et david ivar (les maxi moustaches), qui ont joué la même chanson que d’habitude, avec la même attitude que d’habitude. ces deux-là sont toujours présents avec leur gang de hurleurs dès qu’il y a la moindre occasion de jouer! bien marrant, mais je ne dirai pas que ça fonctionne. pourtant, j’adore leurs chansons, aux frères.
le set de françoiz ne m’a pas convaincu. malgré ses très bons musiciens, je trouve que c’est un peu froid, lent, que ça ne prend pas vraiment. en outre, elle a chopé les tics gestuels de son ex dominique a et bouge frénétiquement ses bras!
les gens de hinah étaient là aussi.
lulu: “c’est toi qui fait le site web pas beaucoup ?”
anne: “katerine ressemble a un vieux satire”
french: “j’ai jamais vu une liste d’invités aussi longue”
jérôme: “me comparer au héros de 101 reykjavik c’est un peu comme te comparer à raphaël mezrahi : c’est désagréable”
julien: “on dirait un phasme david ivar quand il joue de la guitare”
giant steps : 10 ans déjà
- pour les 10 ans de la sortie de l’album giant steps des boo radleys, un site spécial a été monté par les anciens membres du groupe. (merci bebr)
on a du vous dire ça mille fois, mais cette fois, c’est vraiment vrai : si vous ne connaissez pas cet album, vous pouvez y aller les yeux fermés.
sice, tim et martin carr (brave captain) livrent leurs témoignages, des anecdotes, des démos. c’est drôlement bien, très intéressant aussi, et ça ravive des souvenirs de cette époque.
je me souviens d’un concert au théatre barbey, à bordeaux, en 1993, avec les boo radleys, et the wedding present, période hit parade. c’était du bonheur.
goodies pour le week-end:
cyann & ben@pitchfork
giant steps@inkblot
les travaux de philippe lebruman
deviens karate kid chez toi
cher deux millième visiteur
- qui es-tu? je connais quelques unes de tes habitudes.
tu viens surtout entre midi et 18 heures. tes tranches horaires favorites, après ça, sont 6h-midi, 18h-minuit, et enfin minuit-6h, mais tu n’aimes pas du tout venir entre 5 et 6 heures du matin. c’est vrai, il y a des limites.
tu viens surtout la semaine, pas trop le week end. tu préfères le lundi, puis le mercredi, puis le mardi. c’est étrange, non? en résumé, on peut dire que si tu as un boulot, tu viens pendant tes pauses.
tu viens principalement d’un pays indéterminé. quand on peut le déterminer, tu es surtout en france, puis aux états-unis. un tout petit peu en suisse, au canada, en belgique.
tu navigues avec ie6 sous windows xp, en 1024×768, ça c’est presque sûr. une fois, quand même, tu es venu par la webtv, t’as dû bien te marrer.
les gars qui t’envoient vers ici sont souvent kill me again, mediatic, manur, riqo, chryde, francky, tony pierce et nono.
mais celui qui t’emmène le plus souvent, c’est ce bon vieux google.
tu lui demande principalement des trucs sur david abiker.
ça t’intéresse pas mal de voir ludivine sagnier à oilpé.
je m’aperçois que nom name dropping régulier fonctionne bien.
mais des fois tu cherches des trucs incroyables, comme personne moche pas belle pas beau ou bien un commentaire composé déjà fait de baudelaire.
moi ce que j’adore c’est quand tu me dis des trucs. alors vas-y : shoute! moi je te remercie de passer par ici.
assurer ré
- le salaire des fonctionnaires doit il être ré-évalué au mérite ?
qui sont les favoris dans popstars 3 ?
est-ce qu’on a vraiment le droit de breveter un logiciel ?
qui est vraiment le chef des gentils ?
c’est quand que frank black refera un album potable ?
today, or not today ?
tu veux qu j te chante la mer ?
le long le long le long des golfes pas très clairs
i live cement / i hate this street / give dirt to me / i bite lament / this human form / where i was born / i now repent / caribou / caribou / caribou
-lost in translation
- vu le week-end dernier a boston (ouais, la frime, ouais), lost in translation, nouveau film de sofia coppola (son premier film était the virgin suicides), avec bill murray et scarlett johansson (ghost world).
ça se passe à tokyo, dans un grand hôtel aux alentours de shibuya.
bob est un acteur américain au milieu de sa vie et de sa carrière, qui a atteint un plateau. il est coincé à l’hôtel quelques jours pour tourner des publicités pour les alcools suntory.
charlotte est une très jeune mariée américaine, accompagnant son photographe de mari au japon, elle dispose de temps puisqu’elle vient de finir ses études de philosophie à yale.
il est perdu. perdu dans sa vie familiale à laquelle il se raccroche par des fax et des coups de téléphones déphasés. perdu dans sa carrière, ayant accepté à regret de cachetonner vite fait bien fait pour les publicitaires.elle est perdue. perdue suite à son mariage récent, dans lequel elle ne se reconnaît déjà plus. perdue dans sa vie professionnelle qui n’a pas encore commencé. perdue même avec son mari.
dans ce lieu de passage qu’est le grand hôtel, ils se rencontrent, d’abord au hasard d’un verre au bar, d’un voyage en ascenseur ou d’un bain de minuit à la piscine des jet-laggés.
ils sont tous deux perdus dans tokyo les yeux remplis des lumières de shibuya, de ces inscriptions qu’ils ne comprennent pas.
et donc ils se trouvent. alors se noue une intimité très particulière. ils profitent ensemble de moments très japonais. le karaoke, le shabu-shabu au restaurant.
jusqu’au moment toujours repoussé du départ.
il se passe quelque chose de simple et de fort entre ces inconnus, dans ce lieu tellement impersonnel qu’est l’hôtel.
ainsi c’est parfois quand on est seul et loin de tous ses repères, que s’écoulent des instants d’une inoubliable intensité.
c’est un regard finalement assez classique qui est posé sur tokyo, une impression urbaine d’écrasement émerveillé et de décalage culturel qui est très bien rendue par de longues scènes d’exposition diurnes et nocturnes.
c’est toujours un plaisir de voir la foule traverser shibuya, les petits parapluies en plastique, la tokyo tower (comme une tour eiffel rouge), les écrans géants et les néons.
les scènes d’intérieur de chambre d’hôtel sont particulièrement réussies, dans différent registres. les deux acteurs principaux sont bons, le rythme est bon, les plans flous sont bons.
la bande originale est un sans faute, et contribue au bonheur de voir ce film. en plus de classiques (my bloody valentine, jesus and mary chain) et de quelques artistes de chez record makers tien tellier, phoenix, air – que sofia coppola avait déjà choisis pour son film précédent), il est à noter que ce film nous livre les premiers morceaux finis et sortables de kevin shields depuis loveless (déjà 12 ans ! je me souviens avoir prêté ce disque à un ami qui me l’avait ramené illico en me disant : je crois que ton cd est cassé, il ne tourne pas à la bonne vitesse). alors ok c’est pas encore le retour de my bloody valentine mais c’est toujours ça, d’autant que les morceaux, en tout cas dans ce contexte-là, sont bien réussis.
bref, j’ai déjà hâte de revoir tout ça.